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LA RÉÉDUCATION ORTHOKINÉSIQUE DU PIED, UNE APPROCHE DYNAMIQUE.

Christophe Otte
Orthokinésiste
Physiothérapeute, podologue, ostéopathe, posturologue
LA RÉÉDUCATION ORTHOKINÉSIQUE DU PIED, UNE APPROCHE DYNAMIQUE.
De génération en génération, les mêmes conseils persistent ! Soutenir le pied est logique et nécessaire pour tout un chacun.
Ces dernières années, la science biomécanique a fortement évoluée et s’est particulièrement intéressée au fonctionnement dynamique du pied. Qu’en est-il donc de ce préjugé culturel, dépassé ou toujours d’actualité ?
Un peu d’histoire …

Sur les images ci-dessus, vous pouvez visualiser l’évolution du pied humain. L’empreinte de pied de notre ancêtre Laetoli (datant de +- 3,5 millions d’années) était fort proche de celle du singe, très large et très plate. Le passage de la quadrupédie à la bipédie s’est manifesté par un creusement du pied. C’est ainsi que l’empreinte de l’homme semble bien plus étroite que celle de notre ancêtre. Pourquoi le pied s’est-il cambré avec l’évolution ? Cette question resta longtemps sans réponse scientifique. Comment se fait-il que la base de sustentation du pied humain ait réduit lors du passage de la quadrupédie à la bipédie ? Il va de soi que cette réduction de surface au sol est bel et bien un élément qui joue en défaveur de la stabilité du bipède !


Le redressement de l’homme sur ses deux pieds a été un élément moteur essentiel pour sa locomotion. Un concept DYNAMIQUE est né. Le pied du bipède s’est creusé et a laissé place à un véritable ressort humain, capable d’assurer deux fonctions essentielles : souplesse et rigidité. Le pied n’est donc pas qu’une clé de voûte rigide comme notre culture semble nous le rappeler.

- Dans sa première fonction, notre ressort humain s’aplatit souplement, tel un amortisseur de voiture, afin de s’adapter aux terrains irréguliers et d’absorber les chocs provenant du sol.



- Dans sa seconde fonction, notre pied "se creuse" et se "rigidifie" pour assurer une propulsion économique durant la marche. Dans le cas de sprinteurs, cette rigidité est essentielle. Face à l’urgence, le corps humain doit faire un choix entre les deux fonctions. Il sacrifie donc l’amortissement au profit de la performance et de l’efficacité. Les pieds se comportent alors essentiellement comme des propulseurs.


 
 
L'équilibre de la Posture.

Nos deux pieds jouent un rôle primordial dans l’équilibre de notre posture, et ce aussi bien en statique qu’en dynamique. Tout comme les amortisseurs d’un véhicule 4X4, qui équilibrent constamment son châssis pour éviter la bascule lors de terrains accidentés, nos pieds jouent le rôle de ressorts humains pour assurer l’équilibre antéro-postérieur et latéro-latéral de notre posture. 

Un mécanisme torsadé est à l’origine de la fonctionnalité du pied.

"Lamina pédis" de Mc Conaill (1969)


Le pied humain est comparable à une double hélice qui dissocie l’avant de l’arrière du pied. Ce phénomène de torsion est assuré par la contraction des muscles du pied qui travaillent en opposition. Ce mécanisme torsadé permet au pied d’avoir deux propriétés opposées (souplesse et rigidité). Lorsque le pied se tord dans un sens, il se rigidifie.

Il fonctionne un peu comme une serpillère que vous tenez dans vos deux mains. Lorsque vous la serrez fort dans un sens, la serpillère se tord et se rigidifie, et lorsque vous changez de sens de rotation, elle se détend et devient toute molle. Le pied humain fonctionne de la même manière durant la marche. Durant le pas, l’arrière-pied effectue un triple mouvement d’essuie-glace (inversion-éversion-inversion) qui dirige les phénomènes de torsion du pied. Le pied peut ainsi facilement devenir  rigide (creux) ou souple (plat) selon les différentes étapes du pas.

 
 
 
La 1ère étape de la marche assure l’absorption des chocs et l’adaptabilité.

Avant de prendre contact au sol, le pied doit se préparer pour pouvoir absorber un éventuel choc ou s’adapter à des irrégularités du sol. Pour ce faire, l’arrière-pied se place en rotation externe (articulation sous-talienne en position inversée). Ensuite, du 1er contact au sol jusqu’au milieu du pas, le pied subit une rotation inverse (éversion sous-talienne) qui assouplit le pied. Le pied et ses trois arches (interne, externe et antérieure) s’affaissent naturellement. 

La 2ère étape de la marche assure l’économie d’énergie !

Dès le milieu du pas, le pied doit se préparer afin de propulser en dépensant le moins d’énergie possible. Il doit commencer à entreprendre une rotation opposée (inversion sous-talienne) afin de rigidifier le pied lors son décollement du sol. La musculature enclenche activement un mécanisme de verrouillage passif par mise en tension des structures élastiques du pied : ligaments et fascia plantaire (Hicks-1954). Sans cette rotation externe de l’arrière-pied, le pied resterait souple et mou (déverrouillé) et la dépense d’énergie serait équivalente à celle d’une marche dans du sable sec. Cette instabilité occasionnerait une compensation par un surtravail des muscles des genoux et des hanches. Et ce sera lors d’efforts plus intenses que des pathologies apparaitront. 

Action articulaire du pied en chaîne montante.

Par ses phénomènes de rotation durant le pas, le pied oriente le membre inférieur dans des rotations qui se répercutent jusqu’au niveau du dos. Il suffit qu’une des 3 rotations du pied soit anormale pour créer un déséquilibre postural. 

A défaut d’avoir deux pieds symétriques, la posture se retrouve dans un équilibre précaire.  Le déséquilibre est latéral et/ou antéro-postérieur, ce qui se traduit par une posture penchée  (tout comme la tour de pise) qui nécessite beaucoup d’énergie musculaire pour ne pas s’écrouler. L’organisme doit tout faire pour tenir en équilibre dans son déséquilibre. En dynamique, l’asymétrie podale occasionne un trouble du parallélisme. La posture dévie en poussant le corps dans un trouble rotationnel (tout comme une voiture qui tire anormalement d’un côté).

Après ce petit rappel biomécanique simplifié, vous avez certainement votre petite idée pour répondre à la question « est-il bon de soutenir le pied ?». Lorsque vous rentrez dans un commerce de chaussures pour enfants, le 1er conseil que vous recevez est de chausser votre enfant avec des chaussures rigides à tige montante associée à un soutien de la voûte plantaire du pied. Ces chaussures sont présentées comme un gage de qualité, et le commerçant insiste bien sur le fait qu’elles améliorent le développement locomoteur de votre enfant. En tant que parents, vous êtes persuadés et convaincus que ces propos sont fondés puisque vos parents et grands-parents ont aussi entretenu ce même discours. Il est terrifiant de constater que les préjugés culturels persistent et que nous continuons à proposer des chaussures dites de « soutien » à nos enfants, alors même qu’il est démontré scientifiquement depuis près de 45 ans que le pied humain doit se développer musculairement et proprioceptivement jusqu’à l’âge de 8 ans. Âge pour lequel le pied d’adulte fonctionnel est acquis. Ce qui veut dire qu’un enfant qui commence à marcher a des muscles faibles et qu’ils vont se renforcer progressivement pour être au maximum de leur performance vers l’âge de 8 ans.

 
Les différentes semelles orthopédiques : passives, actives, activo-passives :
- La semelle passive : "effet plâtre"
- La semelle active : "effet guide fonctionnel" (= activateur plantaire).
- La semelle activo-passive, dite kinépodique : semelle active modulable par l’ajout d’éléments et de sangles. « Effet stimulant ou inhibant selon le besoin thérapeutique ».

Le tout en un : active, passive et posturale ! 
La semelle sur mesure Kinépod à la particularité d'être modulable à tout moment par l'ajout ou l'enlèvement d'éléments et de sangles élastiques. Par ce système breveté, elle peut facilement changer de fonction : semi-passive, semi-active, passive ou active.


La fonction crée l’organe (Darwin).
 

Mais que faites-vous donc en achetant de telles chaussures pour votre enfant ? Et bien, c’est un peu comme si vous installiez une minerve à un jeune nourrisson parce qu’il ne peut pas maintenir seul son port de tête. Ses muscles du cou sont trop faibles et il leurs faudra trois mois pour se développer et devenir assez tonique pour assurer un port de tête correct. Imaginez-vous les conséquences si vous enleviez cette minerve après une année ? Les muscles seraient tellement atrophiés qu’ils ne pourraient jamais assurer le port de sa tête.
Il en va de même pour un pied soutenu de façon prolongée. Il perd sa fonction musculaire et dérègle très rapidement sa proprioception. 
Williams (2003) et Murley (2008) ont confirmé dans leurs études que l’activité EMG du muscle tibial postérieur est nettement diminuée lors du port de semelles orthopédiques de soutien passif à vocation inverseuse. Leurs études tendent donc à démontrer que le soutien passif diminue l’activité musculaire. 
Kirby (2001-2002-2009) explique mécaniquement l’inhibition du muscle tibial postérieur par un soutien de l’articulation sous-talienne via le port d’une semelle passive.


Luke (2010) et Franettovich (2008-2010) ont aussi démontré qu’une réduction de la mobilité du pied et de la cheville avec un strapping « inverseur » engendre une nette diminution de l’activité du tibial postérieur.

Pour cette raison, il n’est pas conseillé de forcer un enfant à porter des chaussures rigides de soutien dites "passives", à défaut de le retrouver à l’âge adulte avec une dysfonction de ses pieds. Les conséquences biomécaniques se répercuteront automatiquement par un mal être corporel et des douleurs posturales puisque les pieds ne pourront plus assurer leurs rôles de "ressorts humains" : amortissement, absorption des chocs, adaptabilité, propulsion économique et stabilité posturale.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est estimé que 80 à 90 pourcents de la population présente un trouble plantaire. 

Pour les sportifs, la même question se pose. Est-il bon de porter des chaussures anti-pronation ou anti-supination ou/et des semelles orthopédiques passives ?
Pour ces mêmes raisons, il est déconseillé qu’un sportif porte un soutien passif s’il ne souffre pas d’une plainte particulière. Cette fin de phrase doit vous interpeller. Elle sous-entend que soutenir le pied a un effet positif pour réduire des plaintes articulaires et/ou musculaires. Un patient ayant une souffrance tissulaire sentira vite les effets bénéfiques d’une immobilisation. C’est-à-dire qu’en limitant le mouvement du pied, les muscles et les articulations seront soulagés par un effet de "repos forcé". C’est cette immobilisation forcée (au même titre qu’un plâtre) qui permet au tissu lésé de cicatriser et de guérir. Cet effet que l’on nomme « passif » est bénéfique pour assurer une réduction des symptômes, tout comme peut l’être la prise d’un médicament anti-inflammatoire. Cependant, est-il bénéfique de continuer à ingurgiter des anti-inflammatoires après l’élimination des plaintes, juste par peur que les symptômes réapparaissent ? Pour le soutien du pied, la même logique est applicable. Au-delà de 6 semaines de port "passif", les effets néfastes de l’immobilisation vont vite se faire sentir : atrophie musculaire, inhibition de la proprioception, et raideur articulaire. Cependant, les inconvénients ne s’arrêtent pas là. Durant la locomotion, le pied immobilisé perd sa fonction d’amortisseur naturel. Des compensations vont naître au niveau des étages supérieurs et vont être la porte ouverte à des pathologies mécaniques. En somme, le port d’un élément « passif immobilisateur » n’est conseillé que lorsqu’il faut inhiber une structure enflammée, et ce durant une période maximale de 6 semaines en continu afin d’éviter des séquelles articulaires, musculaires et posturales sur le long terme.


Muscle tibial postérieur


Le port passif, inhibant, peut aussi être utilisé dans un but stimulant !

Murley (2006-2011) et Santilli (2009) se sont rendu compte qu’une semelle orthopédique passive positionnant le pied en inversion occasionne, par opposition, un surtravail des muscles éverseurs (dont le long péronier latéral, principal stabilisateur externe de la cheville). Cette semelle est conçue d’un soutien inverseur du talon associé à un soutien inverseur de l’arche interne du pied, elle est par contre totalement dépourvue d’un soutien de l’arche externe du pied. Alors même que le muscle tibial postérieur réduit son activité (par le soutien interne du pied), le long fibulaire est en surtravail pour stabiliser le pied placé en déséquilibre latéral par les corrections orthopédiques. Dans cette optique, il peut être intéressant de travailler durant une séance de rééducation un chef musculaire affaibli en positionnant le pied dans une instabilité contrôlée. Pour ce faire, il faut pouvoir travailler avec un outil thérapeutique modulable, telle que la semelle kinépodique. En fonction de la pathologie, cette semelle active est facilement modulable par l’ajout instantané d’éléments passifs ou de sangles élastiques. Ces différentes options peuvent être ajoutées en fonction de l’évolution de la pathologie et des besoins thérapeutiques souhaités, qu’ils soient stimulateurs ou inhibiteurs, sur le terrain, dans la vie journalière ou en cabinet.

 
Le tibial postérieur, un muscle trop souvent travaillé à tort en rééducation.

Lors d’une rééducation du pied, il est primordial de comprendre l’intervention des muscles dans une déformation articulaire en pleine action dynamique. Durant la marche, un pied hyper-éverseur place systématiquement le tibial postérieur en surtravail (contrant l’effondrement) et le long fibulaire en inhibition. C’est pour cette raison qu’il faut avant tout régler un trouble de la proprioception dynamique du pied avant de travailler un muscle tibial postérieur souvent mis en cause du pied plat. Le surmener d’emblée risquerait de l’épuiser et de l’amener dans un mode pathologique (tendinopathie, périostite tibiale). Avant d’envisager un renforcement musculaire bien ciblé, le port d’une semelle active (sans élément et sans sangle) permet de rééquilibrer le timing des muscles des pieds par son effet guide proprioceptif en mouvement. Dès que la proprioception dynamique est retrouvée, le renforcement musculaire peut alors être effectué avec une semelle kinépodique.

Conclusion :

Il peut donc être intéressant de travailler durant une séance de rééducation un chef musculaire affaibli en positionnant le pied dans une instabilité contrôlée. Pour ce faire, il faut pouvoir travailler avec un outil thérapeutique modulable, comme par exemple une semelle orthopédique kinépod. Cette forme de rééducation dite "intelligente" a la capacité d’avoir toutes les fonctions variées nécessaires pour rééduquer un pied : active, passive, adaptable et modulable à volonté.
 
 
 
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